Si le quotidien est chose à laquelle l’homme ne doit pas s’attacher, dans le cas d’un chef il est encore plus important de se tenir à ce point. Que cela soit de par les fluctuations des clients ou bien par la nécessité de produire des plats toujours plus novateurs. Il est essentiel pour Néron de s’en aller à la cueillette, ce qui implique forcément une part d’aventure. Parler de cueillette est peut-être une chose quelque peu grossière, mais il est important de comprendre qu’il s’agit plus là de révéler des talents qui peuvent se cacher dans monts et villages, simplement pour cette saison, le chef décide de se concentrer d’autant plus sur la forêt que nul autre lieu.  

Sac sur l’épaule pour pouvoir le saisir rapidement en cas de besoin. Il s’avance sur la grande route. N’ayant pas les moyens de se faire emmener ou que ce soit, il emprunte les voies les plus sûres à pied. C’est donc en quelque sorte des vacances qu’il se permet de prendre. Son objectif un petit village lointain dont on vante certaines plantes. Si ces plantes sont médicinales avant tout, le chef se demande s’il peut conjuguer soins et saveurs.  

Rapidement le béton et bitume laisse place à la boue et l’herbe. Parfois haute et fraiche et parfois à ras le sol et sèche, cette herbe n’a rien d’intéressant si ce n’est servir de nourriture aux bêtes herbivores du coin. Le bruit des arbres seuls, suffit à produire comme une mélodie aux oreilles de chacun. Les pas guidaient par les ombres disparates des arbres indiquent l’heure du repas. Et au lieu de piocher dans ses provisions le chef décide de se lancer un défi. Mais pas n’importe quel défi. Il décide de s’employer à n’user que de choses qui se trouvent dans le coin. Ramassant à droite des champignons et à gauche de la menthe. Il trouve même de quoi faire du poivre. Plus loin, des noisettes de terre, une chance inespérée pour lui. Même si pour l’instant rien de tout ça ne va vraiment ensemble, il se dit qu’en se creusant les méninges. Il peut arriver à une chose assez intéressante. Il tombe aussi sur un nid, mais loin d’être un serpent il décide d’y laisser les œufs. Après tout, ces derniers sont loin d’être de taille suffisante sans qu’il ne soit dans l’obligation de choper un autre nid et d’ainsi supprimer deux familles d’oiseaux qui n’ont rien demandé. Mais son avis vire à tout autre chose lorsqu’il tombe sur plusieurs pieds de pommes de terre et même de l’ail et deux oignions. Plus loin il y a même un pommier. Ainsi il décide de se saisir son filet de pêche et de la positionner en embuscade dans la rivière.  

Non loin de glisser sur la vase qui se trouve au fond du cours d’eau. Il parvient à étendre son bien sans trop de difficulté avant de ressortir de l’eau. Pêcher ainsi lui permet de se consacrer à autre chose le temps qu’un poisson ou deux, tombent dans son piège. Ainsi sortant son canif, il commençant par tailler l’ail et les oignions. Chose faite, il établit un petit feu de bois avec une vague dune de terre tout autour, dont un côté plus haut que les autres qui semblent capable de reboucher le trou du feu en un instant. Il pose une plaque puis sa poêle et il y jette avec un peu d’eau en fond son ail et ses oignions. Le but de cette cuisson, la caramélisation des deux produits. Ces ustensiles étant limité il doit faire avec ce qu’il a. Soit quelques couteaux, une poêle avec son support, du fil aluminium et ce qu’il trouve dans la nature. Pa la suite il découpe champignons, menthe et forme des dés avec les pommes de terre. Après une cuisson suffisante sur des oignions, il envoie le reste pour former une mêlée de choix. Le combat doit durer une bonne dizaine de minutes ce qui lui laisse le temps de s’en aller voir son filet. Et c’est sans surprise que le filet se présente plus que plein. Ce n’est pas un ou deux poissons, mais bien une bonne poignée. Il en relâche trois, les plus petits. Et en embarque deux autres. L’un se fait emballer dans de l’aluminium tandis que l’autre s’en va se faire vider avant d’être ouvert comme un pain. Dans ce poisson il y verse tout ce que contient la poêle puis il referme le poison et l’entoure de fil d’aluminium avant de l’enterre là où il y avait le feu qui fut éteint par le poisson et la terre qui s’en va le recouvrir. Ainsi Néron attends là en observant l’eau et il sort même le carnet de son enfance pour le feuilleter et toujours tenter d'en percer les mystères.

Le chef bien trop concentré sur son plat ne remarque pas dans un premier temps la présence d’une autre personne. S’affairant sur son œuvre, il ne remarque cette autre personne qu’au moment où elle prend la parole. Et si au départ il s’attend à voir un humain lui parler, il remarque assez rapidement qu’il s’agit en réalité d’un chat. Sans se présenter le personnage non-ordinaire vient à poser des questions sur le plan. Et aussi grossier que cela puisse paraitre, c’est là une entrée en scène qui passe mieux aux yeux du chef que des simples présentations alors qu’on le dérange pendant qu’il cuisine. Et lui demande également si elle peut s’asseoir à ses côtés. Une drôle de proposition, mais l’homme ne voit aucun mal à accepter la chose.



-Comme vous le souhaitez, et oui il s’agit bien d’un poisson.



Puis elle vient à enchainer sur une autre question. A savoir si le jeune homme est un chef, ou plutôt en usant de ses mots un cuisinier.



-Cuisinier non ? Non. Je suis chef, bien qu’un chef sans brigade je dois le dire.



S’installant sur son rondin, il coupe un morceau de son poisson pour le tendre à la petite chatte. Du moins estime-t-il qu’il s’agît là d’une femelle et non d’un male à la voix et grâces à quelques traits sur le pelage.



-Tenez, prenez ce morceau et dîtes moi ce que vous en pensez.



Avec cette formulation on peut presque croire à un ordre, car le jeune homme souhaite avoir un avis sur cette méthode de cuisson. Il n’a pu l’expérimenter qu’à de rares occasions. Mais avant que la chatte ne puisse répondre, l’homme vient à se demander ce qu’elle peut bien faire là.



-Pardonnez mon impolitesse, mais que faites-vous là ? Je veux dire. C’est une grande forêt et il y a de nombreux cours d’eau et même sur le continent il y a mieux que cette forêt.

En attendant la réponse de la chatte, il ne manque pas de croquer dans son propre morceau de poisson. Un morceau qu’il vient à dévorer intégralement pour ce qui de sa première bouchée. Puis vient la seconde où il en fait tout autant. Il faut dire que la cuisine à la fâcheuse tendance à épuiser ceux qui préparent les plats en plus de leur donner fin en les empêchant de pouvoir consommer ce qui d’ordinaire est pour autrui.

Suite à la suppression d'un des joueurs, le RP est forcé d'être abandonné, je le déplace dans la bonne partie !